Le musée sera fermé les 24, 25 & 31 décembre ainsi que le 1er janvier 2025. Fermeture de l'artshop le 2 janvier.
Haim Steinbach
Depuis son émergence sur la scène internationale de l’art au début des années 1980, Haim Steinbach (né en Israël en 1944, vit à New York) s’est attelé à redéfinir l’objet d’art par la sélection et l’agencement d’objets du quotidien sur divers supports d’exposition : étagères, vitrines, cloisons, ou même, des échafaudages. Iconiques de son art du display, ses étagères murales en stratifié, développées en 1984, de section typiquement triangulaire, alignent un assortiment hétéroclites d’artefacts impliqués dans l’échange quotidien entre culture et fonction domestique. Transposées de la sorte, ces choses voient leur usage et leur valeur suspendues (le temps de leur passage dans l’œuvre) au profit de leurs significations anthropologiques, ethnographiques et phénoménologiques. Ces fonctions opèrent selon une logique contextuelle et d’intervention. La pratique de Steinbach s’intéresse à l’environnement du quotidien, le déplaçant de la maison à la galerie ou au musée. Comme un rébus, les objets que présente Haim Steinbach deviennent ainsi les signes d’un langage visuel dont la portée poétique tient au contraste de leurs « valeurs », au sens social, mais aussi esthétique et chromatique du terme. Dans ce jeu sur les écarts entre objets, les supports interviennent aussi. Contrairement au piédestal qui élève un objet au-dessus des autres, l’étagère, par son horizontalité, les place tous sur pied d’égalité, offrant ainsi la liberté de faire cohabiter, sans jugement ni préjugé, tous les objets. C’est pourquoi le corpus d’Haim Steinbach s’est étendu avec le temps à un éventail toujours plus large de matériaux : lés de papiers peints, aplats de couleurs Pantone, fragments de textes littéraires ou publicitaires qui habilleront désormais les murs et les parois de ses expositions. Ces formats relèvent du vernaculaire et des espaces collectifs. Pour Haim Steinbach, chaque objet est un « monument » en puissance, susceptible de convoquer une histoire, une époque, un temps révolu. À travers l’anthropologie culturelle que mène l’artiste, le moindre objet familier ou domestique voit en effet sa valeur d’usage et d’échange convertie en une image qui renvoie à quelque chose qui l’excède. Comme la madeleine de Proust qui renferme tout le monde de l’enfance, l’objet est plus grand qu’il ne paraît ; débordant de son sens propre et de sa nature intrinsèque pour devenir par l’art une figure de style, une métonymie et une allégorie.
Pour sa première exposition personnelle dans un musée en Belgique, Haim Steinbach présente une sélection d’œuvres réalisées au cours de ses quarante années de pratique artistique. Parmi elles, il a fait le choix d’inclure deux projets importants qu’il a conçus avec deux collectionneurs belges : Display # 31 – An Offering: Collectibles of Jan Hoet (1992), et 3 (2000), un display de trois chaises, trois pots de peinture et trois pinceaux appartenant à Herman Daled.